On se forme l'esprit et le sentiment par les conversations, Pascal

lundi 23 avril 2012

De la part de Dominique

A mes amis étudiants en L3 de philo

Au-delà de leur dimension studieuse, les cours de philosophie du SEAD de Reims constituent une ouverture passionnante sur le mystère de l'humain. De Freud à Nietzsche, les réponses ne sont pas des solutions à des problèmes et la philosophie n'est pas (seulement) une discipline organisant des connaissances. La question de l'amour et de la mort par exemple nous saisit au contact des cours de troisième année de licence et elle ne nous lâchera plus, dit Dominique.
Voici en forme de clin d'oeil amical adressé à ses amis étudiants sa façon d'aborder cette question :

Vous avez sans doute remarqué ce passage du cours de René Daval où il est question des pulsions de mort dans le "Malaise dans la culture". Freud explore ce parallélisme intuitif que nous voyons tous et qui nous fait savoir que la mort est la sœur de l'amour. L'idée est belle, séduisante, elle se laisse décliner en des milliers de scènes, de chorégraphies et de tableaux. Il y a par exemple cette scène dans un film de Luchino Visconti "Rocco et ses frères", où Rocco tenant un poignard érigé comme un sexe, attire à lui Nadia, lentement, tendrement, pour un dernier baiser...
Daval (Freud) donne un éclairage fascinant à ce mystère intuitif de l'alliance intime des deux contraires. Il s'agit d'une même énergie, la quête du bonheur, mais de deux conceptions différentes du bonheur. Pour Eros, le bonheur est organique, sensuel, sexuel, oublieux de la décomposition inéluctable des chairs et bien décidé à ne pas rater son entrée en scène quand les chairs sont à leur zénith, quitte à faire ensuite ses adieux.
Pour Thanatos au contraire, le bonheur véritable est dans l'anorganique et dans l'eternel. Pour lui, le plaisir, la beauté, la jeunesse, ne sont qu'illusions, au mieux éclairs éphémères. Ce qu'il faut rechercher c'est la décomposition des chairs pour retourner dans le "nirvana" minéral. Donc, quitter la vie au plus vite.
Mes références vont vous paraître curieuses ; après "Rocco et ses frères", je vous parlerai de Tintin et "Le lotus bleu", où l'on voit un personnage convaincu qu'il apportera le bonheur à un autre personnage ... une fois qu'il lui aura coupé la tête.
Nous avons avec Eros et Thanatos deux fous furieux, qui chacun à sa manière n'a de cesse d'enfoncer sa dague dans les chairs d'autrui. Pour la vie ou pour la mort.
La bienveillance, elle, reste en dehors de tout cela, elle n'est mue ni par Eros, ni par Thanatos, elle cherche simplement à irradier une paix, qui ne constitue pas un simple pacte de non-agression, mais une reconnaissance sans contrepartie, d'autrui et de ses options. Son arme est le sourire bienveillant. On rétorquera qu'il est bien naïf d'avancer un simple sourire face à la puissance de Thanatos ou d'Eros. L'objection est juste mais elle est victime du préjugé dont nous délivre Nietzsche (cf. le cours de Wotling) : la réconciliation, n'est pas l'horizon des tensions. Nous devons apprendre à accepter le tragique de l'irrésolu, qui en l'espèce n'invalide en aucune manière la légitimité de la bienveillance."

Cordialement
Dominique

17 commentaires:

Alistair Overeem a dit…

Mais c'est un contresens de citer Nietzsche pour défendre une telle conception de la bienveillance !
La bienveillance est soumise au même régime que toutes les autres pulsions: elle ne cesse de s'étendre que lorsqu'elle se voit limitée par des pulsions concurrentes.
"La bienveillance, elle, reste en dehors de tout cela" Faux ! Elle prend part à la lutte générale.

Dominique Hohler a dit…

Cher Alistair,
je ne cite pas Nietzsche pour appuyer ma conception de la bienveillance, je fais appel à lui pour apprendre à accepter la dimension tragique de ma position, à savoir l'absence de solution (cette absence n'invalidant pas la bienveillance en elle-même).
Quant au statut de ladite bienveillance (restant en dehors de tout cela), votre "faux !" ne relève-t-il pas de la pétition de principe ?
Amicalement,
Dominique

Emmanuel Gaudiot a dit…

Sans aucune référence à Nietzsche, je voudrais, quant à moi évoquer le Roméo et Juilette de Shakespeare, pour me joindre à votre réflexion sur la contigüité de l'amour et de la mort ; je pense qu'on est en plein dans ce que vous décrivez, cher Dominique, avec nos deux malheureux amants : entre une beauté puissante qui attire deux êtres, et la menace que cette relation suscite, dans son principe même, entre les Capulet et les Montaigü. Frère Laurent agit lui aussi dans l'ambiguïté et dans un champ où l'amour (de Dieu, celui-là), et la mort (celle qu'il peut donner en administrant se potions) cohabitent : c'est dans l'usage, la posologie que l'on fait de certaines substances que tient la vertu, ou le péril...Frère Laurent fait un jeu du maniement de ses formules : il défie Dieu qu'il aime plus que tout en risquant de sombrer dans l'enfer... Pour ce qui est de la bienveillance, je souscris à votre considération : c'est une passion, certes, mais une passion apaisante, une "mémère au chien" que l'on peut reconnaître dans Shakespeare sous les traits de la Nourrice.
La version cinématographique de l'histoire réalisée par Baz Lurhman (avec Léonardo DI Caprio en Roméo et Claire Danes en Juliette) est un joyau. Merci

Kévin a dit…

A la lecture de ce post et des commentaires, une question me vient :

L'agapè ne réconcilierait-elle pas éros et thanatos ?

Ne permettrait-elle d'unir ces deux contraires afin de les dépasser ?

parzyjagla kleinhans Charlotte a dit…

Je trouve que c’est une belle initiative de ta part Dominique. Partager chacun ses impressions et idées sur les cours est une chose qui manque aux étudiants du Sepad, ou en tout cas à moi. Je vois dans ton commentaire ce désir et aussi une sorte d’hommage à ce qu’on nous enseigne et, en cela aussi, c’est une belle démarche.
Pour te faire part moi aussi de mes questions, je te dirais que ce qui m’intrigue particulièrement chez Nietzsche c’est justement le fait qu’il ne croit ni au bien, ni au mal en soi. A bien y réfléchir, c’est une idée étrange puisque la société humaine est régie en grande partie par des lois morales. Au regard de la psychanalyse, une personne qui ne tient pas qu’existe cette polarité entre le bien et le mal est nommée psychotique, ou plutôt, monsieur Dalval le dit mieux : « il ne fait pas la différence entre les deux ». Ces différents aspects de la question créer donc dans mon esprit plusieurs couches de raisonnements et je m’efforce de me demander : A quelle « niveau » parle Nietzsche ou plus précisément : quelle renversement de la société établit veut-il créer ? ; est-ce qu’une démarche philosophique peut simplement se passer de considérations manichéennes ?
Je comprends d’autant mieux ce que tu dis quand tu insinues qu’il y a une solidarité entre les différentes matières de notre cursus et comment elles constituent à la fois un socle culturel et un socle à la pensée ; pour ma part je rajouterais qu’il ne manque à l’esprit qu’un peu d’exercice c'est-à-dire de possibilité de confronter des angles de vues, des intuitions, des sensibilités.

Alistair Overeem a dit…

Picorer une formule chez Nietzsche afin de défendre une position de type quiétiste sur les rapports humains est indéniablement un contresens.
Par quelle force peut bien être mûe cette bienveillance que vous imaginez, si ce n'est pas par les pulsions fondamentales de la vie ?
La bienveillance n'a rien de glorieux. Elle n'occupe que la place qu'elle peut occuper.

Dominique ohler a dit…

Pourquoi serait-il interdit de "picorer" chez les philosophes ?
L'usage du mot "contresens" me chauffe un peu les oreilles. Que veut-il dire ce mot ? Philosophiquement, c'est quoi un contresens ? Ne s'agit-il pas d'un mot-valise au service de la polémique ou plutôt d'un mot armé dont se servent les correcteurs de copies mais dont l'usage dans le dialogue amical qui est le nôtre, sauf à être défini philosophiquement, n'a pas lieu d'être ?

Si je voulais faire preuve de malignité je dirais que les deux dernières contributions sont celles d'un ange et d'un diable (et je m'empresse de dire que le diable ne m'est pas moins sympathique que l'ange). Je vois l'aversion de Nietzsche chez l'ange et je vois le rejet de cette "lueur" devant nos pas, comme disait Aragon, chez le diable.
Abandonnons la métaphore manichéenne et allons au fond des choses : Je crois que Nietzsche ne veut rien, chère Charlotte, il est tout sauf un militant, il nous déshabille et met à nu nos motivations. Alistair à mon avis a bien raison ; même les "soucieux socialistes" de Vian ne font qu'obéir aux "pulsions fondamentales de la vie".

Pour ce qui est du statut de la bienveillance, c'est autre chose. Je persiste à la dédouaner à la fois du calcul et de la pulsion. Et s'il n'y a rien hors du calcul et de la pulsion, alors elle vient de ce rien ; sourire sans arrière pensée, intelligence sans calcul, vacances d'Eros et de Thanatos ; il se peut qu'elle ne puisse être saisie philosophiquement. Et si vous voyez du quiétisme dans cette impuissance, je veux bien vous le concéder.

Merci pour vos réponses passées et à venir, merci pour vos différences, c'est cela qui nous enrichit !

Dominique

PARZYJAGLA CHARLOTTE a dit…

C'est sans doute vrai Dominique, je ne sais pas si Nietzsche veut quelque chose.

Alistair Overeem a dit…

Point par point (au risque d'être déjà rébarbatif):
_Le picorement n'est pas admissible en termes de cohérence quand on associe deux conceptions contradictoires des principes fondamentaux de la nature humaine (en l'occurence le Freud du Malaise dans la culture et Nietzsche).
_Contresens: Qu'est-ce que ce mot a de mystérieux ? C'est la compréhension erronée d'un concept. Quant à cette question de la vérité (d'un concept), on ne peut pas sauter à loisir d'une conception idéaliste à une conception relativiste à une conception perspectiviste de la vérité. Il faut choisir son camp.
_Je ne saurais trop conseiller à Charlotte et à vous-même d'approfondir votre connaissance de Nietzsche avant d'affirmer qu'il ne veut rien. Vous découvrirez les pans culturel et éhique constructifs de sa pensée.
_Votre dernier paragraphe a les atours d'une fiction mystique: limitation de la philosophie et invocation du rien comme origine...

Dominique Hohler a dit…

J'admire votre assurance, cher Alistair.
Point par point donc : je picore chez Nietzsche pour accéder à la dimension tragique de l'existence. Il est tragique en effet, au sens nietzschéen, que la bienveillance soit démunie face aux forces qui ne lui laissent pas de place. L'originalité de Nietzsche n'est-elle pas dans cette posture, qui face à l'angoissante quête de synthèse à tout prix, nous propose d'accepter que certains problèmes n'aient pas de solution et qu'il faut vivre avec cela.
Ce "vivre avec cela", l'amor fati constitue l'éthique (la réponse à la deuxième question de Kant), de Nietzsche.
Allez-vous crier au contresens ? Je viens d'invoquer Kant et Nietzsche dans une même phrase !
Ce que le mot "contresens" a de mystérieux ? Et bien c'est le même mystère que celui qui recouvre le mot "sens".

J'ai l'esprit moins géométrique que vous et c'est sans doute la raison de notre divergence de vues. Merci en tout cas pour votre invitation à étudier davantage. On en a toujours besoin, vous avez raison.

Avez-vous raison pour le reste ? "Limitation de la philosophie" … Oui, parce que la "fiction mystique", c'est le gras, le mou, pas encore durcit par la connaissance assurée.
Tout comme à l'échelle quantique, les lois de la physique classique n'opèrent plus, au point que l'existence même de la matière pose problème, ne se pourrait-il pas que la philosophie investisse le champ mystique pour trouver des réponses non traditionnelles à certaines questions ?

Permettez-moi de finir en vous adressant cette remarque que vous ne prendrez pas mal : vos interventions sont bien réactives …

Amicalement
Dominique

abbas echraghi a dit…

La mort est notre inéluctable destin, notre existence prend fin à un moment donné, nous le savons. Elle est la marque évidente de notre finitude. Il semble bien que la vie est par contre contingente et que notre existence n’a rien de cette nécessité qui caractérise la mort. Contrairement à notre départ, nous ne déterminons pas notre arrivée au monde. Il me semble que l’on est censé penser ces deux termes comme puissances, dans le sens aristotélicien du mot, qui n’attendent que d’être actualisés. Comment concilier une existence contingente et une disparition programmée, nécessaire et inéluctable ? Ce que nous cherchons ne peut trouver sa racine en dehors de nous ; ce n’est pas un élément extrinsèque qui est par nature contingent. La mort naît avec la vie, non comme un corrélat secondaire, mais en tant que coexistant. Nous portons en nous la mort outre que la vie. Mais le retour d’un jeu interminable des pulsions contraires, cette tragédie humaine, n’a en rien le mérite d’être éternellement souhaité. La torpeur minérale non plus ne donne pas acquiescement à cette angoisse détruisante. Je vois autrement le Nirvana.
L’élégance de votre clin d’œil, Dominique, le sens profond de la bienveillance comme l’accueil souriant de l’autre a réanimé en moi une pensée ancienne. La bienveillance, comme l’accueil souriant de l’autre, caractérise la vie. Sans cet accueil la vie ne peut se manifester. La vie comme un mode d’être doit beaucoup à cet accueil. Autrement dit, cet accueil caractérise l’être tout court. C’est cette volonté d’accueillir qui permet l’existence simultanée des entités à l’apparence contradictoires. Ce que la mort ne change pas en nous en tant qu’étant c’est la volonté d’accueillir et de recevoir l’autre.
Une croyance anime ma pensée : il y a en nous quelque chose d’éternel. Ce qui permet à la vie d’accueillir la mort, c’est le fait qu’elle se voit indestructible. Cela représente pour moi le Nirvana.

michel terestchenko a dit…

Eh bien, mes amis, je vois qu'en mon absence, les débats vont bon train ! Mais veillons à ce qu'ils restent amicaux !
Merci à tous de vos contributions. Pour ma part, je suis consacré à ma tâche et ne vous oublie pas !

Dominique Hohler a dit…

Cher Vincent, je souscris entièrement à ton état des lieux, l'homme déicide est celui qui décide contre le programme qui lui est assigné par la nature ou par Dieu (ce qui revient au même). Mais je ne partage pas le malaise que je crois déceler entre tes lignes.
Avant l'existentialisme, Pic de la Mirandole et la mythologie grecque avaient vu la propension humaine à emprunter cette déviation que nous avons inventée. Pour moi ce n'est rien d'autre que ce qu'on nomme la culture; du besoin de manger nous faisons la gastronomie, du besoin de nous vêtir nous faisons la mode, du besoin de nous reproduire nous faisons l'érotisme.
Nous devrions cesser de nous cacher derrière le cadavre de Dieu et assumer pleinement la sublimation, non comme un détournement de l'interdit mais comme une interprétation pulsionnelle, qu'il est temps de mettre sans honte et avec fierté en lumière; la nature, non merci, l'art, oui avec passion !

Dominique

Emmanuel Gaudiot a dit…

Votre dialogue, Vincent et Dominique est intéressant ; il évoque pour moi la conception machiavélienne de la virtù comme audace, opposée à celle de Guicciardini qui la voit comme prudence. Plus généralement, je crois que l'homme oscille en permanence entre ces deux paramètres : ce qui produit des horreurs, c'est un dosage incontrôlé ; mais ce qui génère le dosage, ce sont les horreurs produites. Je suis d'une nature prudente, mais je sais que s'il n'existait pas de gens plus hardis, mon monde n'évoluerait pas ; alors je délègue les autres à l'aventure, et je me cantonne, quant à moi, à garantir les principes éthiques, bref, à la pholosophie. Ce qui peut effrayer, c'est l'accomplissement du monde, dans ce qu'il échappe à notre contrôle : on doit faire avec ce monde leibnizien de tous les compossibles. Pour faire un mauvais jeu de mot, il faut favoriser le meilleur des compossible en n'étant pas le pire des cons possibles.

Gil Boulenger a dit…

Il est intéressant de voir le déroulé de l'échange entre le point de départ (le texte de Dominique) et les dernières considérations sur un progrès sans âme (si j'ai bien compris ce dont Vincent parlait). Cela démontre bien le propre de la conversation qui est de faire surgir des idées et ses limites qui sont de ne pouvoir vraiment assurer ces dernières. En tout les cas, la conversation est nourrissante, justement peut-être parce qu'elle permet de picorer (je reprends un terme des échanges), de choisir un chemin, de bifurquer quitte à se perdre un peu. Je vais donc m'autoriser à divaguer moi-même.
Il me semble aussi qu'il est bon d'avoir des échanges dans lesquels transparaissent les individus car, au final, les idées, les concepts ne valent que parce qu'ils s'incarnent. La philosophie, pour autant que je puisse employer ce terme de façon aussi flou, gagnerait certainement à quitter un peu les livres et les cénacles autorisés (dont l'université) pour gagner un peu plus les corps et les pratiques. On devrait se demander : "que fais-tu de ce que tu penses ?". Ce passage à l'action peut donner du sens et aussi apporter une saine méfiance à l'égard des notions trop générales comme l'Homme ou le Progrès dont il est question dans les commentaires. Ce serait aller trop vite de dire que ces grandes catégories sont vides, mais peut-être sont-elles, en tant que telles, à bout de souffle. Alors je les manierais avec prudence, ne perdrais pas de vue le particulier, les réalités innombrables de la vie, ne négligerais pas le minuscule, le détail. Je ne sais pas ce qu'est le progrès mais je peux essayer d'estimer si une certaine situation présente une amélioration compte tenu des circonstance ; je ne sais pas ce qu'est l'Homme mais je peux connaître tel ou tel homme. Ce n'est pas là un programme relativiste. C'est un constat de capacité personnelle. Avec, peut-être en arrière plan, l'idée que de la pluralité et du partage de tels constats, il n'est pas impossible de dessiner collectivement les contours de notions comme le Progrès ou l'Homme.

Leslie Lecossois a dit…

Bel article et surtout, beau sujet...
L'amour et la mort, deux notions qui s'entrecroisent sans cesse et qui passionnent les philosophes depuis la nuit des temps. Ce couple donne à réfléchir, il y a toujours de la mort dans l'amour et réciproquement, il y a toujours de l'amour dans la mort. L'amour est un abandon de soi, une mort du "je" qui se transforme en "lui" ou "elle", la subjectivité s'oublie pour mieux se préoccuper de l'autre, dès lors que l'on aime, nous n'existons plus... C'est une forme de mort puisque nous sortons de nous même et de notre petite vie personnelle. Tout don de soi est une forme d'abandon. Eh la mort ! N'est-elle pas une forme d'amour à son tour ?! Elle est celle que nous attendons, dès notre naissance, elle nait avec nous, elle vit avec nous, elle nous accompagne dans nos premiers pas, elle est là, présente, à toutes nos premières fois et elle sera là, encore,toujours comme une vieille amie à nos côtés à notre dernier souffle. La mort n'est rien d'autre que la continuité de la vie même si pour nous, cet éclair d'ombre nous fait peur car nous n'aimons guère l'inconnu et l'oubli. Mais il suffit de regarder chez les stoiciens par exemple qui semble aborder de manière tout à fait paisible cette "amitié" avec la mort, l'acceptation de sa venue transformée presque - nous pourrions le dire- en joie...

Que de choses à dire sur ce couple, et votre article donne à réfléchir, encore et toujours...

Merci pour ce moment délectable qui nous sort d'un quotidien qui ne nous permet pas vraiment de penser.

Unknown a dit…

"Il y a plus affaire à interpréter les interprétations qu'à interpréter les choses, et plus de livres sur les livres que sur autre subject : nous ne faisons que nous entregloser"
Je n'entre pas dans le débat. C'est une participation imposée. Qui tombe là. Je n'ai pas de goût à la dispute : "J'ordonne ou je me tais."