On se forme l'esprit et le sentiment par les conversations, Pascal

vendredi 29 avril 2011

John Rabe, Le Schindler de Nankin

Un grand merci à Florian de m'avoir connaître l'histoire oubliée de John Rabe, ce dignitaire nazi qui usa de sa position pour sauver des milliers de Chinois du massacre perpétré par les armées japonaises à Nankin en 1937, aujourd'hui ressuscitée par un film qui vient de sortir sur les écrans. L'article qui lui est consacré a été publié sur le site Rue89 :


"Le nom de John Rabe ne dit sans doute rien à la plupart d'entre vous. Il mérite pourtant qu'on s'intéresse à lui : voilà un homme qui avait tout pour incarner la « banalité du mal » au sens où la philosophe Hannah Arendt l'avait employé à propos d'Adolf Eichmann et qui, confronté au mal absolu, a choisi la direction opposée. Une superproduction cinématographique lui rend un légitime hommage.
John Rabe était dans les années 30 un Allemand un peu guindé, toujours en nœud papillon, représentant de Siemens dans la ville chinoise de Nankin et, en même temps, chef du parti nazi dans cette capitale provisoire de la République chinoise attaquée par l'empire japonais.
Dignitaire d'un pays allié au Japon impérial, il aurait dû saluer comme il se doit les succès militaires nippons sur le sol chinois, dans une blitzkrieg qui fut, à bien des égards, la répétition générale de la Seconde Guerre mondiale.

Le « Schindler de Nankin »

Mais John Rabe restera dans l'histoire comme l' "Oskar Schindler de Nankin », selon la formule d'Iris Chang, auteure du « Viol de Nankin », l'histoire du massacre qui fait référence.
John Rabe est l'homme qui, pensant et agissant contre son camp, aura transcendé tout ce qui faisait sa vie jusque-là et, avec un petit groupe déterminé d'étrangers restés dans la ville martyr, aura sauvé quelque 200 000 Chinois des troupes japonaises déchaînées.
Nankin, 1937. A l'approche des troupes japonaises qui sèment la mort sur leur passage, les quelques étrangers qui ont choisi de rester sur place, missionnaires américains et européens, et quelques « privés » comme John Rabe, décident de créer un Comité international pour tenter de sauver la population civile, et trouvent judicieux de mettre à leur tête le représentant de l'Allemagne nazie, un allié du Japon qui saura peut-être calmer leur ardeur meurtrière.
Brassard nazi au bras, il arrête des soldats en train de violer des Chinoises. Plaçant le drapeau à la croix gammée déployé au-dessus de sa maison, il la transforme en camp de réfugié : John Rabe tentera l'impossible et l'invraisemblable. Il enverra même un mémorandum à Hitler pour le mettre en garde contre la barbarie de son allié nippon !
Cette histoire enfouie dans l'immensité du massacre n'est vraiment ressortie que grâce aux recherches accomplie par Iris Chang, descendante de survivants installés aux Etats-Unis. Dans le cadre de ses recherches pour « Le Viol de Nankin », la jeune femme a découvert le journal intime de John Rabe qui dormait dans un grenier. Elle l'a fait traduire et publier aux Etats-Unis (The good man of Nanking, the diaries of John Rabe, traduit par John Woods, éd. Vintage Books, 1998)..."

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