On se forme l'esprit et le sentiment par les conversations, Pascal

vendredi 12 novembre 2010

L'incarnation du Mal

Extrait du manuscrit d'Alexis S. qu'il m'a légué après sa mort - j'ai le projet de le faire publier un jour, enfin peut-être -, et sur lequel j'aimerais beaucoup avoir vos commentaires, tant ce qu'il écrit ici est difficile non seulement à accepter, mais tout simplement à envisager et à entendre. L'idée qu'il défend me paraît à la fois très profonde et dérangeante. Nous en avions beaucoup discuté de son vivant et vous verrez que nous avions des références communes, sans être tout à fait d'accord. Mais qu'en pensez-vous ?

"Une société peut devenir tout entière maléfique, mais cela ne signifie pas que les individus, eux, aient à proprement parler voulu faire le mal comme tel, du moins pas tous, ni même la plus grande majorité d'entre eux. Dans le cas de l’Allemagne nazie, par exemple, la Solution finale, mise en œuvre par Hitler et les administrations à son service, qui peut nier que ce soit là le mal ? Treblinka, Auschwitz, les camps de concentration et d’extermination, c’est la réalité incarnée du mal, du Mal absolu et qu’il faut, là aussi, écrire avec une majuscule. Là aussi l’évidence du Mal s'est manifestée et donnée à voir, quoiqu’elle ne soit pas parue telle à l’époque, sauf aux yeux de ceux qui n’avaient rien perdu de leur clairvoyance et qui n’étaient qu’un tout petit nombre.
Mais ce Mal, a-t-il jamais, chez quiconque, jusque chez Hitler, fait l’objet d’une intentionnalité consciente ? Voilà la question troublante que je me pose. A mon sens, personne, je dis pas même Hitler ou Staline, n’a pu consciemment vouloir la réalité de la souffrance qu’ont éprouvée leurs victimes, ce qu’elles ont éprouvé à chaque instant dans leur chair. S’ils avaient pu se représenter ne serait-ce qu’un millionième de millardième de seconde la réalité humaine de cette souffrance, ne fût-ce que chez un seul de ces êtres, ce qu'elle signifiait pour lui qui l'a vécue, non, ils n’auraient pas pu la porter dans leur âme. Leur âme aurait été irrémédiablement détruite à l'instant même. Et c’est justement parce qu’ils étaient incapables de se représenter cela, parce que leur manquait la plus élémentaire capacité d’empathie, la faculté de se mettre à la place des victimes qu'ils avaient désignées à la mort, et d'imaginer les conséquences de leurs décisions sur leur vie, qu’Hitler et Staline et tous ceux qui ont participé à l'atrocité du génocide, ont pu conduire des politiques d’extermination qui font d’eux de véritables monstres. Peut-être parce que l’âme, quoiqu’on entende par là, par tous les moyens, ils voulaient la détruire, en eux-mêmes et en tout homme. Dans le cas de Staline, c’est très clair, c’était même au cœur de son projet infernal, la refonte, la perekovka, de l’âme, comme dit Alexandre Wat. Dans le discours d'Himmler devant les officiers SS à Poznan en 1943, on retrouve la même intention : face à la nécessité de l'extermination des Juifs, des femmes et des enfants surtout, tout SS doit renoncer à ses sentiments, à sa sensibilité, au nom du courage viril d'être dur, inflexible et sans coeur.
Mais cela signifie-t-il qu’ils aient voulu le mal, le Mal absolu, dont ils ont été les artisans ?
On dira que ce sont là des ratiocinations oiseuses et dangereuses. Qu’importe qu’ils aient ou non voulu le Mal qu’ils ont mis en œuvre, puisqu’ils l’ont fait dans une mesure qui dépasse toute proportion ? La question se pose pourtant, au-delà des conséquences de ce qu'ils voulaient réellement faire et qui, pour eux du moins, quelle que soit l'insanité de leur projet, relevait du bien : délivrer la société des adversaires de classes, purifier la race de ses parasites.
Le Mal s’est manifesté, il s’est incarné à Auschwitz, Treblinka, dans les camps aurifères de la Kolyma, mais ces expériences humaines de douleur infinies, cela personne, pas même Staline ou Hitler, n’a pu les vouloir, je veux dire intentionnellement, dans la réalité, la réalité phénoménologique, qu’enduraient ceux qui les ont vécues et éprouvées. Au reste, les criminels de guerre, comme Adolph Eichmann ou Rudolph Höss, s’ils ont été jugés et condamnés, ce n’est pas pour les souffrances qu’ils ont infligées aux Juifs, mais pour leurs actes criminels, quoiqu’il en soit de leurs intentions intimes.
Au-delà des chefs, si tu considères ceux qui ont été les agents et les instruments de leurs politiques, généralement des hommes « ordinaires », qui faisaient leur boulot, sans trop se poser de questions, par ailleurs, époux fidèles, pères aimants, citoyens zélés, alors, il y a comme un écart, un abîme, quasiment métaphysique, qui réduit au silence les explications les plus éclairées, les plus savantes. On a beau dire, le rôle de la propagande, l’endoctrinement idéologique, la soumission à l’autorité, le poison du conformisme, la perversion de l’esprit de groupe, une interprétation tordue du sens du devoir, l’absence de pensée, le manque de toute capacité d’éprouver un sentiment naturel d’empathie avec les victimes, etc., tout ce qu’on a appris par la suite des expériences de psychologie sociale, menées, par exemple par Stanley Milgram et Philip Zimbardo dans les années soixante et soixante-dix, et bien d’autres à leur suite, rien de tout cela, ajouté bout à bout, ne permet d'expliquer comment cela a été possible, comment une telle réalité a pu advenir. A la vérité, plus tu cherches à comprendre, moins tu comprends. On a beau multiplier les explications sur les facteurs de la destructivité humaine, face à l'horreur absolue d'Auschwitz ou de Treblinka, tu te trouves confronté à une sorte de trou noir qui défie toute intelligence, une réalité qui revêt une signification métaphysique, et pas seulement parce qu'elle est irreprésentable et indicible.
Au bout du compte, ce que je vois, moi, dans cette manifestation démoniaque du Mal, parce que c’est vraiment quelque chose de démoniaque, c’est une sorte d’égarement, d’ensorcellement à la fois individuel et collectif, une sorte de possession, de maléfice satanique. L’histoire ténébreuse du Xxe siècle ne peut pas écrite par une main d’homme, seul le Diable pourrait en faire en récit. Comme dans le dernier roman de Norman Mailer, Un château en forêt. Le récit par un démon de la possession des parents d'Hitler, dès la conception de l'enfant. Qui sait ce qu’eût donné la suite de ce récit. Mailer est mort avant d’avoir pu écrire les deux volumes suivants qu’il projetait.
Sais-tu quel titre le psychosociologue américain, Philip Zimbardo, qui n’a pourtant rien d’un théologien, a donné au livre où il revient sur son expérience et sur tout ce qu’elle nous a donné à penser, depuis les sous-sols de la prison factice de Stanford jusqu’à son application récente, bien pire encore, à Abou Ghraib ? Lucifer Effect ! Ce n’est peut-être pour lui qu’une métaphore, mais tout de même pourquoi avoir choisi celle-ci plutôt qu’une autre ?
Alexandre Wat, le grand poète polonais, dans ses conversations extraordinaires avec Milosz, lorsqu’il parle du stalinisme, eh bien, comment le comprend-t-il ? Comme une forme de « démonisme ». Et je pourrai encore citer les entretiens de Gustaw Herling qui font suite à ses Variations sur les ténèbres. Lui aussi, qui a connu dans sa jeunesse l'expérience des camps staliniens, ne pouvait s'empêcher de croire à la réalité substantielle, hypostatique, du Mal, au point qu’il était devenu carrément manichéen.
Seulement, cela, vois-tu, aujourd’hui, ce sont là des propos qui sont vraiment devenus inaudibles. Affirmer que le Bien et le Mal doivent s’écrire en majuscules, c’est déjà vraiment trop en demander. Mais, envisager, ne serait-ce qu'à titre d'hypothèse, qu’il ne s’agit pas là de concepts à entendre dans un sens purement nominaliste, au sens où aucune réalité ne leur correspondrait, soutenir, ne serait-ce qu'un instant, que le Bien et le Mal sont des Réalités ou des Energies qui se manifestent, qui se donnent à voir, qui s’incarnent dans des pratiques, des actions concrètes, au-delà ou en-deçà de la conscience que les hommes en ont, ça, c'est franchement impossible. Et pourtant... on peut tout à fait donner sens à ce type d'interprétation, même si nous sommes en peine d’en dire davantage et qu'il ne s'agisse pas d'y croire entièrement. Quant à les définir, c’est au-dessus de nos forces. Juste une affaire d’intuition, ou de discernement, si tu préfères. Le Mal mis au compte de l’œuvre d'une puissance maléfique, ensorcelante, Satan ? Tout le monde te rira au nez. Mais, moi, j’affirme, malgré tout, que, vois-tu, eh bien, c’est une hypothèse féconde ! Qui n’a rien d’une idiotie, d’une imbécillité, une espèce de vieille lune théologique sortie du fond des tiroirs, une loque médiévale rapiécée pour nous sortir de l’impasse dans laquelle nous sommes de comprendre comment tout cela a été possible, cette honte d’habiter une humanité qui a pu ériger Auschwitz ou Treblinka en trous noirs de l’enfer. Et puis, s’il faut se résoudre à la ressortir, cette vieille lune, qu’il en soit ainsi. Je n’ai pas peur du ridicule."

22 commentaires:

Florent a dit…

Merci pour cette réflexion profonde, je trouve très intéressant l'idée d'absence d'empathie des personnes comme Hitler ou Staline, qu'il est impossible que quiconque ait souhaité le mal. Mais je trouve plus difficile à admettre l'existence du Mal, l'auteur entend-il ainsi la présence d'une main invisible et démoniaque qui guiderait nos actions?

Et vous avez raison, on ressent beaucoup les similitudes avec vos réflexions, sur la vulnérabilité, Milgram, Zimbardo et Browning. Je comprends aussi à travers l'article pourquoi vous m'aviez demandé à mon oral le titre du livre de Zimbardo...

Merci de partager cette réflexion, j'ai hâte de lire les commentaires plus érudits des prochains lecteurs!

Florent L.

Ps : Petite faute de frappe dans le deuxième paragraphe: "S’ils avaient pu se représenter ne serait-ce qu’un millionième de millardième de seconde la réalité humaine de cette souffrance, ne fût-ce que chez un seul de ces êtres, ce qu'elle signifié pour lui" (=signifiait).

Mithradate a dit…

Alexis S. sera occulté largement parce que notre société refuse le saut de la foi et que croire en diable, c'est soit désespérer et sombrer, soit croire en dieu en contrepoint…

Michel Terestchenko a dit…

Merci, cher Florent : correction faite. Eh bien, votre réserve, c'est tout le problème ! Mais est-ce qu'on peut donner crédit à son hypothèse, même si on n'est pas croyant. Telle est la question qui se pose, même si Mithradate a bien sûr raison.

Edarë a dit…

Réflexion très intéressante, j'ai toujours été fasciné par les notions de Bien et de Mal et particulièrement au sens ou ce serait des sortes d'"entités" indépendantes qui se manifesteraient non pas dans une seule action, mais dans un évènement, ou bien un aspect bien particulier de l'Histoire, ici donc les camps et les politiques d'Hitler et Staline. Cela me fait un peu penser à la Raison de Hegel, qui se serait manifesté en la personne de Napoléon si mes souvenirs sont exacts.
Mais dans ce cas, si on admet que le Bien et le Mal se manifestent de cette manière, il resterait à savoir pourquoi ? Pour réguler une sorte de "balance du Bien et du Mal" ? Ou alors par un simple hasard ? Mais cela reviendrait finalement à dire que ça ne tient plus de ces deux figures métaphysiques que de dire que c'est un pur hasard.

Je ne pense pas que cette hypothèse soit plausible pour quelqu'un, ni pour une société de moins en moins religieuse. Ce n'est pas adhérer à un système philosophique mais croire en le Bien et le Mal, et la croyance renvoie à la religion. Bien que ce manichéisme puisse se distinguer de toutes les religions existantes, c'est une acte "religieux" que de l'accepter.

Je ne sais pas si j'ai été très clair mais voilà ce que j'en pense.

michel terestchenko a dit…

Edarê,

Je ne crois pas qu'il soit absolument nécessaire de croire à ces notions qui ont, bien entendu, une connotation "religieuse", comme vous dites. On peut se contenter de considérer en quelle manière elles sont philosophiquement significatives, profondes et, à leur manière, éclairantes. Or, tel est, à mon sens, le cas.

laurence harang a dit…

Bonsoir,
On éprouve souvent de la difficulté à personnifier le mal. Je cite:"Mais cela signifie-t-il qu’ils aient voulu le mal, le Mal absolu, dont ils ont été les artisans ?"

Pour moi, Dostoïevski est le grand penseur du mal. J'ai une analyse d'une étude assez intéressante de Paul Evdokimov - "Dostoïevski et le problème du mal". Je cite un extrait:

" Le bien affirme toujours le principe personnel, la liberté, la vie conçue comme l'unité d'amour éternel. Le mal introduit dans le monde la force de négation de l'absolu et de ses principes. Il est une maladie de l'être, il est le principe de la nécessité et de la contrainte, de l'isolement, de la souffrance et de la mort."

Le mal est vécu comme une nécessité et pourtant il émane de la liberté humaine !

michel terestchenko a dit…

Merci, chère Laurence. C'est là, en effet, une interprétation très fréquente dans la tradition orthodoxe russe à laquelle appartient Evdokimov.
Bien fidèlement,
Michel

Anonyme a dit…

texte en effet dur dans sa vision...grosse méditation, Elaine Pagels que j'ai récemment découverte écrit en intro de son livre "The Origin of Satan", que selon son analyse, anges et anges déchus tels que décrits dans les textes dits sacrés des chrétiens, agissent plus par le particulier que que le général...si la philosophie peut-être une alliée à la littérature quelle qu'elle soit je suis persuadé qu'il y a un gros travail à faire ici...
cordialement.
Pierre T.

michel terestchenko a dit…

Thank you, Jane.

Sciranof a dit…

Je pense qu'on ne peut pas accepter cette hypothèse sans être croyant. C'est la croyance qui définit ce qui est bien et ce qui est mal. Peut-on définir empiriquement le bien et le mal? Oui cela a déjà été établi: personne sain mentalement n'aime la douleur. Mais on peut produire de la douleur volontairement en croyant faire le bien.
Pendant longtemps et encore de nos jours nous pensons que le bien c'est nous et que le mal c'est l'autre. De nombreuses traditions disent que le bien c'est la création et le mal la destruction. Finalement, et en y réfléchissant bien, on voit que le bien et le mal sont en nous. Voltaire nous rappelle avec sarcasme que nous n'avons pas à juger ce qui est bien de ce qui est mal, seul Dieu le sait. Mais alors que faire? Est-ce que tout se vaut? Je crois que non, mais là encore la foi s'impose. "Heureux les hommes de bonne volonté". C'est la volonté qui mène au bien, faire le choix du bien sous l'éclairage de la raison. Les chanoines du Gd St Bernard nous y conduises: "Le chemin le plus long est celui qui va de la tête au coeur". Ou encore de je ne sais plus qui: (p-e St Exupéry) "L'intelligence ne vaut qu'au service de l'amour".
Pour revenir à cette hypothèse, je crois qu'il est faut d'écarter la responsabilité humaine du problème du mal. Mais il y aussi je crois à remettre les actions dans leurs situations... Nous sommes des êtres bien pensants, bien portants, bien vivants, cela nous aide sans doute à ne pas faire le mal. Le jour où l'Europe crèvera de faim... nous en rediscuterons.

Gnouros a dit…

Il me parait plus couteux d'un point de vue théorique de penser l'hypothèse d'individus méchants involontairement parce que dénués de toute empathie (première partie du texte), que de postuler l'existence d'un mal objectif (deuxième partie). Il faudrait passer cette réflexion au rasoir d'Occham.

Gnouros a dit…

Mille excuses : en me relisant avec le recul d'une nuit de sommeil, il apparaît que je voulais au contraire dire que l'hypothèse d'individus méchants, l'étant peut-être non volontairement, peut-être parce que manquant d'empathie (voir la morale de la pitié chez Rousseau ou Schopenhauer, etc.), manque d'empathie pouvant être expliqué peut-être par diverses raisons (voir Rousseau qui donnait déjà l'explication de la corruption par la société par exemple ; mais il faudrait sûrement compléter), me parait moins couteuse théoriquement, et qu'il faudrait évidemment privilégier celle-ci. Pour tout vous avouer, la façon dont il est fait référence de l'existence possible d'un mal objectif dans la suite du texte m'a fait immédiatement penser au Matin des magiciens, qui pose la même hypothèse, ce qui est infiniment moins crédible. Sur le fond et la forme, ce texte me parait pour l'instant très similaire.

michel terestchenko a dit…

Cher Gnouros,

Oui, je suis d'accord que l'hypothèse de la réalité du Mal, telle que l'a présente Alexis, est théoriquement coûteuse. Par contre, je ne suis pas sûr que ce soit là un argument qui suffise à y renoncer entièrement.

Sciranof a dit…

Vu récemment un film intéressant qui sous entend que le mal n'existe pas en soi mais se construit peu à peu dans un courant de choix successifs individuels et collectifs. Le titre fait bien entendu référence à Nietsche: Par delà le bien et le mal http://www.cinemotions.com/media/video/102391/Bande-annonce-Par-dela-le-bien-et-le-mal-Good-VO.html

Cathy D a dit…

Avant d’être influencé par les commentaires me précédant que je vais lire ensuite, je vais mettre à chaud ce qui m’a traversé la tête et les réactions que m’a suscité la lecture de l’article. Le Bien et le Mal, dichotomie bien judéo chrétienne. Hitler et Staline ont été abominables, mais quand on voit Hitler filmé dans sa résidence caressant la joue d’une petite fille, qui pourrait voir là le Mal. Un fou, pourrait-on dire ? voire un fou-furieux. Mais les excuser de folie seraient les rendre irresponsables. En revanche je pense à cette sacrée bonne femme d’Alexandra David-Néel, qui a passé une bonne partie de sa vie en Asie et surtout au Tibet. Je ne sais plus dans lequel de ses livres j’ai lu une anecdote qu’elle citait. En résumé voilà ce que cela racontait, un disciple voyait des démons partout, il devait les combattre. Alexandra alla dire à son maitre mais ces monstres n’existent pas. Et le disciple de répondre : je sais. Alors pourqoui ne rien faire pour l’aider ? Et le maitre de répondre : il doit trouver tout seul. Dans cet exemple, c’est un disciple qui cherche son chemin, et il est non dangereux pour les autres. Mais que dire d’un Hitler qui joue avec la monstruosité ? C’est un monstre. Mais que dire aussi de tout ceux qui l’entourait et exécutait ses ordres ? Pour lui plaire, pour le pouvoir, pour être reconnu ? Narcissique comme comportement, sauf que c’est le suicide de la société et non de soi. Hitler, c’était un homme à abattre, mais le Bien dit tu ne tueras point. Dilemme ici car torture de sa conscience, et les autres suivent puisque de toute façon c’est comme çà. Ca dégoute, c’est pas moi qui fait le mal, car qu’est-ce que je pouvais faire d’autre. L’engrenage.

Cathy D a dit…

En revanche, cela ne répond pas à la question de savoir si finalement ressortir les vieux concepts du Moyen-Age, ce n’est pas leur donner une légitimité ? L’homme est un animal doué de raison mais l’homme est aussi un loup pour l’homme. SI vous pensez à votre entourage, professionnel, personnel, il est à peu près certain que la plupart d’entre vous connaissent des gens qui se sont entendus un jour et bascule à un moment donner dans la haine. Et quand ils se retrouvent ensemble, comme pour une réunion de travail, il y en a un qui agresse forcément l’autre verbalement, et un mot et un autre. Et il y a toujours un qui vous prend à témoin. Tantôt l’un, tantôt l’autre. Et ce sont des écrits à la Direction. Entrer dans le monde de l’un c’est entrer dans la haine de l’autre, ce que je me refuse de faire car moralement il aboutira à la haine de l’un ou de l’autre, et comme l’un n’est pas plus mauvais que l’autre surtout qu’en on entend la version de chacun, rien est blanc et rien n’est noir. Et le symbole du yin et du yang prend un réel sens. Alors est-ce que Hitler a-t-il toujours été un monstre. Il a d’abord été un bébé, un enfant, donc un être humain. Mais un jour il est entré dans le monde du Mal pour ne plus en sortir et le perpétuer, mais il ne l’a pas fait seul. Ce mal absolu a été possible parce que « la foule » l’a voulu et la je repense à l’exemple de Pierre sur ce pauvre homme qu’on lynche, torture, brule. On parle beaucoup de la seconde guerre mondiale, mais qui s’explique aussi par la première. Elle aussi a été horrible. A noter que des camps de concentration de français par les allemands ont commencé à la première guerre mondiale. On envoyait loin de la France occupée, les hommes en âge de se battre, mais aussi des vieillards. Plusieurs fois j’ai lu dans des témoignages de ce conflit certains allemands dire à l’armistice du 11 novembre : nous reviendrons. Avant cela il y eu 1870. C’est une vraie pièce montée. Mes excuses pour avoir été un peu longue pour ce commentaire.

Cathy D a dit…

En revanche, cela ne répond pas à la question de savoir si finalement ressortir les vieux concepts du Moyen-Age, ce n’est pas leur donner une légitimité ? L’homme est un animal doué de raison mais l’homme est aussi un loup pour l’homme. SI vous pensez à votre entourage, professionnel, personnel, il est à peu près certain que la plupart d’entre vous connaissent des gens qui se sont entendus un jour et bascule à un moment donner dans la haine. Et quand ils se retrouvent ensemble, comme pour une réunion de travail, il y en a un qui agresse forcément l’autre verbalement, et un mot et un autre. Et il y a toujours un qui vous prend à témoin. Tantôt l’un, tantôt l’autre. Et ce sont des écrits à la Direction. Entrer dans le monde de l’un c’est entrer dans la haine de l’autre, ce que je me refuse de faire car moralement il aboutira à la haine de l’un ou de l’autre, et comme l’un n’est pas plus mauvais que l’autre surtout qu’en on entend la version de chacun, rien est blanc et rien n’est noir. Et le symbole du yin et du yang prend un réel sens. Alors est-ce que Hitler a-t-il toujours été un monstre. Il a d’abord été un bébé, un enfant, donc un être humain. Mais un jour il est entré dans le monde du Mal pour ne plus en sortir et le perpétuer, mais il ne l’a pas fait seul. Ce mal absolu a été possible parce que « la foule » l’a voulu et la je repense à l’exemple de Pierre sur ce pauvre homme qu’on lynche, torture, brule. On parle beaucoup de la seconde guerre mondiale, mais qui s’explique aussi par la première. Elle aussi a été horrible. A noter que des camps de concentration de français par les allemands ont commencé à la première guerre mondiale. On envoyait loin de la France occupée, les hommes en âge de se battre, mais aussi des vieillards. Plusieurs fois j’ai lu dans des témoignages de ce conflit certains allemands dire à l’armistice du 11 novembre : nous reviendrons. Avant cela il y eu 1870. C’est une vraie pièce montée. Mes excuses pour avoir été un peu longue pour ce commentaire.

Cathy D a dit…

En revanche, cela ne répond pas à la question de savoir si finalement ressortir les vieux concepts du Moyen-Age, ce n’est pas leur donner une légitimité ? L’homme est un animal doué de raison mais l’homme est aussi un loup pour l’homme. SI vous pensez à votre entourage, professionnel, personnel, il est à peu près certain que la plupart d’entre vous connaissent des gens qui se sont entendus un jour et bascule à un moment donner dans la haine. Et quand ils se retrouvent ensemble, comme pour une réunion de travail, il y en a un qui agresse forcément l’autre verbalement, et un mot et un autre. Et il y a toujours un qui vous prend à témoin. Tantôt l’un, tantôt l’autre. Et ce sont des écrits à la Direction. Entrer dans le monde de l’un c’est entrer dans la haine de l’autre, ce que je me refuse de faire car moralement il aboutira à la haine de l’un ou de l’autre, et comme l’un n’est pas plus mauvais que l’autre surtout qu’en on entend la version de chacun, rien est blanc et rien n’est noir. Et le symbole du yin et du yang prend un réel sens. Alors est-ce que Hitler a-t-il toujours été un monstre. Il a d’abord été un bébé, un enfant, donc un être humain. Mais un jour il est entré dans le monde du Mal pour ne plus en sortir et le perpétuer, mais il ne l’a pas fait seul. Ce mal absolu a été possible parce que « la foule » l’a voulu et la je repense à l’exemple de Pierre sur ce pauvre homme qu’on lynche, torture, brule. On parle beaucoup de la seconde guerre mondiale, mais qui s’explique aussi par la première. Elle aussi a été horrible. A noter que des camps de concentration de français par les allemands ont commencé à la première guerre mondiale. On envoyait loin de la France occupée, les hommes en âge de se battre, mais aussi des vieillards. Plusieurs fois j’ai lu dans des témoignages de ce conflit certains allemands dire à l’armistice du 11 novembre : nous reviendrons. Avant cela il y eu 1870. C’est une vraie pièce montée. Mes excuses pour avoir été un peu longue pour ce commentaire

Cathy D a dit…

L’engrenage. En revanche, cela ne répond pas à la question de savoir si finalement ressortir les vieux concepts du Moyen-Age, ce n’est pas leur donner une légitimité ? L’homme est un animal doué de raison mais l’homme est aussi un loup pour l’homme. SI vous pensez à votre entourage, professionnel, personnel, il est à peu près certain que la plupart d’entre vous connaissent des gens qui se sont entendus un jour et bascule à un moment donner dans la haine. Et quand ils se retrouvent ensemble, comme pour une réunion de travail, il y en a un qui agresse forcément l’autre verbalement, et un mot et un autre. Et il y a toujours un qui vous prend à témoin. Tantôt l’un, tantôt l’autre. Et ce sont des écrits à la Direction. Entrer dans le monde de l’un c’est entrer dans la haine de l’autre, ce que je me refuse de faire car moralement il aboutira à la haine de l’un ou de l’autre, et comme l’un n’est pas plus mauvais que l’autre surtout qu’en on entend la version de chacun, rien est blanc et rien n’est noir. Et le symbole du yin et du yang prend un réel sens. Alors est-ce que Hitler a-t-il toujours été un monstre. Il a d’abord été un bébé, un enfant, donc un être humain. Mais un jour il est entré dans le monde du Mal pour ne plus en sortir et le perpétuer, mais il ne l’a pas fait seul. Ce mal absolu a été possible parce que « la foule » l’a voulu et la je repense à l’exemple de Pierre sur ce pauvre homme qu’on lynche, torture, brule. On parle beaucoup de la seconde guerre mondiale, mais qui s’explique aussi par la première. Elle aussi a été horrible. A noter que des camps de concentration de français par les allemands ont commencé à la première guerre mondiale. On envoyait loin de la France occupée, les hommes en âge de se battre, mais aussi des vieillards. Plusieurs fois j’ai lu dans des témoignages de ce conflit certains allemands dire à l’armistice du 11 novembre : nous reviendrons. Avant cela il y eu 1870. C’est une vraie pièce montée.

michel terestchenko a dit…

Un grand merci, chère Catherine, pour votre contribution et vos réflexions. Bien fidèlement,
Michel

Pépéhème a dit…

Nous mêmes, avons nous conscience que notre train de vie occidental (basé sur le mythe de la croissance perpétuelle) fait crever de faim une personne toutes les secondes ?
L'intentionnalité est une bonne question, mais la prise de conscience ne résout pas le problème pour autant : on continue pour la plupart d'entre nous à profiter de l'intérêt, de la dette, de notre position de possédant du capital.
Les grands malades comme Hitler ne pouvaient pas se mettre à la place de leurs victimes, car il en étaient eux même. Alice Miller raconte que Hitler était battu jusqu'au sang à 1 an (et laissé pour mort une fois) par son papa très catholique car il n'était pas propre ou se touchait, peu importe.
Je crois que l'éducation, est la clef de ces mystère, celle que nous avons reçue, et que nous transmettons à nos enfants. Il est difficile de se remettre en question quand on a déjà fait le mal de nos enfants, la plupart d'entre nous continuent, et même se confortent entre eux pour continuer en niant l'horreur des autres qui bizarrement vient de nulle part.

Leslie Lecossois a dit…

En lisant votre article j'ai repensé au film "The Reader" qui évoque entre les lignes ce problème du mal et de son incarnation. De tels gestes ne sont pas pardonnables, mais ils peuvent avoir des causes : L'éducation, l'endoctrinement (Tout cela à nuancer bien évidemment, ce n'est pas parce-que vous avez été maltraité pendant votre enfance que vous allez forcément devenir profondément mauvais !) mais aussi, et là je suis d'accord avec ce bon vieux Epictète, par manque de connaissance, de lumière. Je pense à l'exemple qu'il prend dans ses Entretiens : Celui de Médée qui a tué ses enfants. Il dit qu'elle a agit sous la colère, sous le flot de la passion et non par vice. Bien sûr, penser une telle chose, c'est décliner toute responsabilité... La question est difficile. Nous sommes responsables de nos actes, nous faisons ce que nous voulons mais nous ne sommes que des hommes : Nous ne pouvons prévoir ou imaginer concrètement ce que donneront nos gestes et nos paroles. L'homme avance avec des œillères quand il s'agit de suivre ses idées...